top of page

Paysages / Trames - 2013 - 2025

Ces dessins à l’encre de Chine procèdent d’un va-et-vient constant entre l’image photographique, sa traduction mécanique et sa relecture manuelle.

À partir d’une photographie initiale, un logiciel génère une trame, qui décompose l’image en une infinité de points, une vibration optique où la forme se dissout dans la logique du calcul. Cette trame est ensuite agrandie, fractionnée en plusieurs parties : l’image éclate en fragments, se diffracte en surfaces distinctes.

Au delà de l’automatisation, le travail consiste à reprendre chaque trame à la main, patiemment, point après point.

Le geste du dessin vient réintroduire l’imprécision, le tremblement, une dimension corporelle et temporelle que le logiciel avait gommée. Ce qui était un calcul impersonnel devient une transcription incarnée, un palimpseste où la machine et la main se superposent.

Alignés dans l’espace d’exposition, ces fragments recomposent une image éclatée, où l’unité d’origine n’apparaît plus que comme une trace spectrale, diffuse.

L’œil circule de planche en planche, tente de recoller les morceaux, d’imaginer le fantôme de la photographie initiale. Mais ce qui importe n’est plus tant l’image d’origine que l’expérience de sa transformation, de sa traversée.

Chaque dessin est à la fois copie et altération, mémoire et effacement. Le processus fait apparaître l’image comme un champ mouvant, instable, qui ne cesse de se reconstruire.

L’œuvre n’est donc pas seulement une image recomposée, mais une méditation sur les passages : de la photographie au calcul, du calcul au dessin, du fragment au tout, de la perception à l’imaginaire.

bottom of page