
Alexandre CAPAN
Peintures / Phosphènes. 2022-2025

La série des Peintures/Phosphènes prolongent le travail autour de la perception et de la mémoire visuelle.
Réalisées à l’aérographe sur papier, elles s’inscrivent dans la continuité des peintures à l’huile estompées et de séries de dessins au crayon de couleurs, tout en déplaçant le geste vers une matérialité plus diffuse et aérienne.
Le terme phosphène, désignant les formes lumineuses perçues les yeux clos, traduit ici une volonté d’explorer le résidu du visible : ce qui subsiste lorsque l’image a disparu, lorsque la rétine continue de vibrer après l’éclat.
Ces œuvres ne cherchent pas à représenter, mais à rendre sensible l’acte même de voir, dans son prolongement post-optique, persistance rétinienne, souvenir lumineux, image mentale.
La surface devient alors un champ de diffusion, où la couleur se déploie sans contours. Par un travail de superpositions fines et de transitions continues, chaque peinture évoque un état de perception, une mémoire du regard en train de s’effacer.
Cette approche rejoint les recherches et réflexions sur la lenteur, la persistance et l’instabilité de l’image, où le temps n’est plus une succession d’instants mais une vibration prolongée, proche du continuum sonore.
L’œil, face à ces œuvres, ne cherche pas à identifier une forme : il dérive, il respire. Là encore, l'image devient expérience, zone d’indétermination entre vision et souvenir, lumière et matière, présence et disparition.